Le sport de demain, nouvelles richesses

Le sport de demain, nouvelles richesses

Le 15 octobre dernier, l’Aérogare des Invalides à Paris a accueilli la conférence «Le sport de demain, nouvelles richesses», coorganisée par le GIE France Sport Expertise et Skema Publika. Cet événement a rassemblé plus de 150 participants et 20 intervenants de renom autour de quatre tables rondes, offrant une après-midi riche en échanges et en réflexions sur les perspectives économiques, sociales et de gouvernance du sport.

Pour ouvrir cet après-midi, David Lappartient, Président du CNOSF, et Bruno Lartigue, Directeur des relations institutionnelles pour  GL Events, ont tous deux prononcé un discours et souhaité aux participants une après-midi riche en échanges.

 Claude Revel, Présidente du GIE France Sport Expertise et du Think tank Skema Publika a ensuite introduit la conférence. Le sport, objet d’attentes sociétales et économiques majeures, s’impose comme un secteur clé aux enjeux politiques et géopolitiques. La conférence du 15 octobre, organisée par SKEMA Publika et France Sport Expertise, explore l’avenir du sport, ses pratiques et modèles, avec un focus sur les enseignements des Jeux de Paris 2024. SKEMA Publica, think tank, et France Sport Expertise, acteur privé de la filière sportive, unissent leurs expertises pour nourrir le débat public et proposer des recommandations stratégiques.

Table ronde 1 : Le sport, richesse économique de demain

Paul Guiraud, directeur général du GIE FSE, a animé la première table ronde dédiée aux enjeux financiers du sport.  Karim Ben Rejeb, Managing director chez JP Morgan Chase & Co et Bruno Rivet, Directeur de participations chez Seventure, ont exploré les motivations derrière les investissements croissants dans le sport, notamment la transformation du secteur en véritable actif financier. Victoriano Melero, Directeur général du PSG, a discuté des relations entre les clubs et les investisseurs, tandis que Cédric Messina, Président fondateur de MyCoach et Pierre-Louis de Guillebon, CEO d’ Orange Events, ont partagé des expériences sur l’impact des données sportives et les opportunités pour les entreprises.

Table ronde 2 : Le sport, richesse sociale de demain

La deuxième table ronde a mis en avant la dimension citoyenne du sport. Bénédicte Rouby, Chief client officer chez Keneo, a interrogé Ivan Coste Manière, professeur à SKEMA, sur le rôle du bénévolat dans le renforcement du lien social. Arthur Le Vaillant, navigateur engagé, a apporté un éclairage essentiel sur le lien entre sport et environnement. Enfin, Guillemette Petit, directrice générale de Play International, a abordé le rôle des ONG dans l’utilisation du sport comme vecteur de paix et de solidarité.

Table ronde 3 : Richesses et pouvoirs des modèles sportifs internationaux

Cette troisième session, modérée par Sean Scull, a traité des nouveaux modèles sportifs internationaux. Xavier Malenfer, directeur des relations internationales et institutionnelles de la FIA, a présenté la transition vers l’esport, tandis que Charles Rozoy, champion paralympique, a partagé son expérience pour illustrer l’évolution des modèles paralympiques et l’acceptation des différences.

Table ronde 4 : Richesse des valeurs du sport, quelle gouvernance pour demain ?

Claude Revel, présidente du GIE FSE, a clôturé les débats en animant cette dernière table ronde. Alexandra de Navacelle de Coubertin, Présidente de l’association familiale Pierre de Coubertin, a rappelé les fondements de l’esprit olympique, Philippe Bana, Président de la FFH, a évoqué le rôle des fédérations dans la gouvernance, et Olivier Peyrat, CEO  de l’AFNOR, a souligné l’importance des normes dans la régulation du sport. Gustavo Merino, Director for social policies de l’UNESCO,  a abordé les efforts de l’UNESCO pour promouvoir des pratiques sportives éthiques et inclusives.

Pour conclure la conférence, Cédric Roussel, délégué ministériel aux Jeux olympiques et paralympiques, a prononcé un discours de clôture inspirant. 

Sur le fond, les échanges de notre conférence ont fait émerger plusieurs axes fondamentaux pour l’avenir du sport, pour en savoir plus, vous trouverez la note en document. 

•Le sport est un vecteur de la diplomatie économique, en particulier par les innovations qu’il déploie, et un champ d’actions pour le collectif français.

•Les investissements dans le sport français ne sont pas nouveaux, leur présence dans les clubs est parfaitement maîtrisée aux États-Unis par exemple. Leur développement en France peut aider à l’émergence et à la consolidation des acteurs économiques nationaux

•La digitalisation du sport est une réalité, qu’il s’agisse de sport « classique » ou d’esport, et donne lieu à des nouvelles technologies. La chaîne de production, de traitement et d’exploitation des données doit être maîtrisée pour contribuer au développement des acteurs économiques, des sportifs et des emplois français. Le rôle des pouvoirs publics est essentiel en ce sens

• »Un club sportif est aujourd’hui une entreprise à mission » : les fédérations peuvent aussi faire émerger des profils diversifiés dans leurs origines et leurs engagements. La communication est un champ de bataille pour mettre en avant les paris sportifs et le besoin d’inclusion

•Le bénévolat et le rôle des ONG, en France et à l’étranger, sont des outils majeurs pour l’apprentissage du sport et pour le développement éducatif global

•Les récents JOP ont montré l’intérêt d’un « design actif, sportif et inclusif des villes » pour favoriser la santé, le mouvement et lutter contre la sédentarité. La charte sociale et les retombées environnementales des Jeux sont des exemples pour l’avenir. Elles pourraient inspirer les réglementations des prochaines éditions et des indicateurs écologiques et sociaux pour d’autres manifestations sportives

•Les modèles sportifs nationaux sont bien différents, notamment sur l’architecture professionnels/fédérations/amateurs vs. ligues fermées/spectacle/minimisation des risques. L’exportation de ce modèle ne mène pas pour autant à une uniformisation

•L’idéal olympique humaniste (excellence, respect, rassemblement, altérité) est plus que jamais essentiel dans un monde divisé. Paris 2024 a incontestablement marqué un tournant fort en termes de durabilité et de responsabilité. Leur héritage doit être celui d’un accélérateur de développement durable

•Les politiques publiques sont indispensables pour assurer une gouvernance pérenne, elles doivent poursuivre un axe et être stables sur le temps long. La situation actuelle, malgré la réussite incontestable des Jeux, présente des lacunes qui doivent être largement prises en compte : « sans loi Héritage dans les six mois, il n’y aura pas d’héritage »

•Gouvernance internationale : les normes volontaires sont à promouvoir à côté du droit positif. L’UNESCO – agence de l’ONU en charge du sport, a un rôle actif d’émission d’initiatives et de recommandations aux États, notamment sur l’incitation à la pratique sportive et à son éthique. Les dations émises par l’UNESCO sont essentielles pour guider l’éthique sportive.

Le GIE France Sport Expertise remercie les intervenants et participants pour cette journée d’échanges.